Voici des photos, des méditations de paroissiens durant ce temps de Carême .

" L’escalier de St Joseph (...)

" L’escalier de St Joseph "

" S’émerveiller et prier (...)

" S’émerveiller et prier avec ses 5 sens "

"Les Goganes"

Les "goganes" à la Poitevinière

(cliquer sur les photos pour les agrandir)


Ce texte accompagne notre regard :
Si simplement

Non, il n’est pas en ton pouvoir de faire éclore le bouton.
Secoue-le, frappe-le : tu n’auras pas la puissance de l’ouvrir.
Tes mains l’abîment ; tu en déchires les pétales et les jettes dans la poussière.
Mais aucune couleur n’apparaît, et aucun parfum.
Ah ! il ne t’appartient pas de le faire fleurir.

Celui qui fait éclore la fleur travaille si simplement. Il y jette un regard,
et la sève de vie coule dans ses veines.
À son haleine, la fleur déploie ses ailes et se balance au gré du vent.
Comme un désir du cœur, sa couleur éclate, et son parfum trahit un doux secret.
Celui qui fait éclore la fleur travaille si simplement.

Rabîndranath Tagore

(Poète, philosophe indien)

"Carême"

Au début du mois de février, comme pour annoncer le début du carême, tout proche, le désert s’est invité chez nous dans le sud-est de la France. Défiant la pesanteur, des milliers de tonnes de sable portés par le vent sont venus colorés le ciel. Ces forces inouïes, ces équilibres précaires réajustés en permanence, sont venus rappeler notre petitesse. Comme ce sable soumis au vent, nous sommes poussière et nous retournerons poussière.

C’est pour signifier cela que le 17 février, mercredi des Cendres, jour d’entrée en carême, le prêtre dépose des cendres sur notre tête.

Mi-février, la nature sommeille encore, puissance prodigieuse et paisible au repos, comme l’arche, porteuse de vie, dérivant silencieuse sur les grandes eaux. Le Créateur finit de préparer, ses assemblages, ses formes, ses couleurs, ses mélodies, ses parfums,…. Une énergie considérable et tranquille va bientôt se déployer.

La douceur de fin de mois est venue réveiller petit à petit les êtres vivants. Vers l’arche, les eaux couvrant la terre se sont mises à baisser, chez nous, la sève élaborée s’est mise à monter. Samedi, un bourdon tentait une sortie à la recherche des nectars nouveaux, plus au loin vers l’orient une colombe rapportait un rameau d’olivier. La vie entamait sa lente maturation vers un cycle nouveau de vie : naissance, renaissance. Quel émerveillement de voir cette pie, au vol improbable : chargement bancal d’une branche dans son bec, fondre dans la tête d’un immense sapin ; et ce même jour, autre endroit, un pivert invisible, au bec creuseur, prépare son nid. Ma présence ne semble pas perturber son tambourinage du tronc d’arbre. Au son des chocs répétés, je me suis doucement approché mais je n’ai jamais réussi à le repérer. Lui, il ne se pose pas de question, il agit selon la volonté du Tout-Puissant. Au mont Ararat, la colombe n’est pas reparue, l’arche s’est posée, la passerelle a été mise. Avec Noé, toute la création est descendue en louant Dieu.

Au deuxième dimanche du carême, Abraham, homme du désert, des tempêtes de sable, a quitté sa terre d’Harran pour le pays de Canaan. Comme lui, nous voilà maintenant invités à changer de rivage, revêtir un cœur nouveau, emprunter ce chemin de conversion pour monter vers Pâques. BON CARÊME
Patrice